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Facebook s'offre Instagram

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A trois semaines de son entrée en bourse, Facebook s’offre Instagram pour la bagatelle d’un milliard de dollars faisant ainsi la plus grosse acquisition de son histoire. Comme nous l’avons déjà expliqué précédemment, Instagram est une application de partage de photos qui fut dans un premier temps exclusivement utilisable sur IOS puis sur Androïd. Instagram est ainsi devenu un véritable réseau social grâce à un succès fulgurant auprès des utilisateurs de l’Iphone et compte désormais 30 millions d’utilisateurs seulement 18 mois après son lancement.
 
Fondée en octobre 2010 dans la Silicon Valey par Kevin Systrom et Mike Krieger, les chiffres de cette petite entreprise sont assez impressionnants : Instagram a déjà levé 57 millions de dollars auprès de Benchmark Capital – une société de financement – et d’autres investisseurs privés. Et ce sont plus de 5 millions de photos qui sont mises en ligne chaque jour sur cette application.

 

Alors pourquoi acheter un milliard de dollars une entreprise qui ne génère aucun chiffre d’affaire puisque, rappelons-le, Instagram est une application gratuite et sans publicité ? Qui plus est lorsque l'on sait que l'outil photos de Facebook domine déjà le marché en hébergeant "environ 5% de toutes les photos qui ont jamais été prises dans le monde depuis le début de l'histoire de la photographie" affirme Lou Kerner, spécialistes des médias sociaux. Facebook ne souhaite donc pas perdre sa domination dans ce domaine. Mais est-ce la seule motivation de Facebook dans l'achat d'Instagram ? Quels sont les avantages de ce rachat pour Facebook ? Cette acquisition ne représenterait-elle pas un risque pour la bulle spéculative d’internet qui reste encore fragile ?


La stratégie de Facebook

 
Si l’on prend en compte la croissance du nombre d’utilisateurs d’Instagram, portée par sa nouvelle version Androïd, dont le nombre d’utilisateurs dépasse celui de l’iphone, le prix que Facebook a consenti à offrir dans l’acquisition d’Instagram ne semble pas si exorbitant. En effet, le nombre d’utilisateurs d’Instagram a doublé en trois mois. Donc à quelques jours de son entrée sur le Nasdaq, Facebook s’assure un relais de croissance dans le recrutement de ses utilisateurs. Mais pour nous, il existe d'autres raisons avec entre autres :

- la crainte de la concurrence de Google;

- le besoin de valoriser la solidité financière de l'entreprise avant son entrée sur le marché boursier;

- la peur d'un échec comme celui de Myspace;

- et surtout l'échec de 2008 du rachat de Twitter qui pourrait être dû à une mise trop basse de la part de Facebook qui avait probablement vu à la baisse la puissance de ce service qui apparaît maintenant comme son plus grand concurrent.


La crainte d'une concurrence de la part de Google :


Google, dont les services comptent une forte audience captive, a déjà tenté de se lancer dans les réseaux sociaux mais sans réel succès avec les outils Google Buzz et Google Wave. Depuis ce géant de l'internet a lancé Google + qui pourrait bien changer la donne, même si cet outil n'est pas comparable à Facebook en terme de caractéristiques de réseaux sociaux, Google + est une couche sociale intégrée à tous les services de Google. La concurrence entre les différents acteurs du web se place donc dans une stratégie de rachat d'entreprise. Acheter Instagram se révèle être un moyen pour Facebook de précéder Google, voire Twitter, qui ne pourront pas ajouter ce service à leur panoplie.


Ne pas sombrer comme Myspace :


Facebook ne souhaite pas suivre la même voie que Myspace, qui est rapidement devenu "has been" avant de tenter un nouveau concept avec la Social TV. Pourtant Facebook a bien compris que c'est en changeant régulièrement et en actualisant ses applications que l'on s'assure d'être à la page. Le rachat d'Instagram entre dans cette stratégie en faisant parler de lui et en monopolisant la scène médiatique. Tant que l'on parle de Facebook,  on ne parle pas de ses concurrents. Tant que l'on parle de Facebook, c'est que Facebook est à la page.
 

Éliminer la concurrence :


Ce rachat permet à Facebook d'éliminer la concurrence d'un réseau social  naissant basé tout comme lui sur le partage de photos. Ayant été racheté à un stade "élémentaire" de sa croissance, Instagram aurait très bien pu par la suite prendre beaucoup d'ampleur et ainsi occuper des parts de marché sur le même terrain que Facebook.

Ces raisons évoquées ci-dessus sont surtout liées à une stratégie défensive. Dans une optique de stratégie plus offensive de la part de Facebook, on se rend compte qu'avec l'arrivée et le développement des applications mobiles, la guerre des leaders d'internet se situe désormais sur ce support. Facebook doit donc se montrer fort et innovant pour son entrée en bourse et doit prouver sa capacité d'adaptation et de présence sur ce support.



Le gonflement de la bulle spéculative

Au delà des stratégies de Facebook il faut s'intéresser à la sphère économique d'internet pour réellement comprendre les conséquences possibles de ce rachat.

Comment une entreprise peut-être surévaluée ?

En prenant l'exemple de Facebook qui vaut en bourse 27 fois plus que sa valeur réelle et qui est estimée à 100 milliard de dollars alors qu'elle ne génère que 3,7 milliard de chiffre d'affaire,  nous pouvons dire que c'est la confiance qui est accordée à une entreprise qui fait que sa valeur boursière augmente. Si l'on achète une action à un certain prix, c'est qu'on trouvera bientôt quelqu'un qui voudra l'acheter plus cher, dans l'espoir de toujours revendre plus cher sur le long terme. C'est ce que l'on appelle une bulle spéculative. Phénomène qui n'est pas propre qu'à internet et que l'on a pu également observer sur le marché de l'immobilier par exemple. Le tout est de croiser les doigts pour que la confiance ne s'effondre pas, car avec elle, c'est toute la bulle qui s'effondre, c'est l'explosion, comme ça a été le cas pour internet dans les années 2000 où seules les entreprises les plus fiables ont survécues. Ainsi quand une société surévaluée telle que Facebook achète un milliard de dollars une application gratuite qui ne possède aucun modèle économique comme Instragram, cela fait gonfler la bulle et peu la déstabiliser.



Conclusion

Face aux réticences des utilisateurs d'Instagram qui ne sont pas obligatoirement pro-Facebook, Mark Zuckerberg explique qu'il ne s'agit pas d'intégrer obligatoirement Instagram au réseau social, même si l'équipe d'Instagram le sera, mais de continuer le développement des applications indépendamment du réseau social. On peut ainsi supposer qu'il ne faudra pas obligatoirement être membre de Facebook pour utiliser ces applications. Seul l'avenir nous dira ce qu'il adviendra de l'application Instagram.

 

  • Buzzwatch

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